Jeudi 09 mars 2023
Les Communes forestières ont toujours été très impliquées sur la gestion des risques et l’État reconnait notre rôle majeur pour l’accompagnement des élus sur cette thématique. Les incendies de forêt de cet été ont provoqué une prise de conscience générale de l’urgence d’agir mais ce ne sont pas les premiers feux à se déclarer en forêt, ni les seuls risques à prendre en considération.
Aujourd’hui, les incidences du changement climatique se font ressentir avec l’accroissement des risques naturels et notamment des incendies. Cela est particulièrement significatif sur le territoire de la Communauté de Communes Gorges Causses Cévennes, et ses territoires voisins, qui ont enregistré plus d’une dizaine d’incendies sérieux durant l’été 2022. Ces derniers ont occasionné la destruction de 427 ha avec la mobilisation de moyens de lutte sans précédent, tant en hommes qu’en matériel. À souligner à ce propos qu’à quelques kilomètres de là et au cœur du territoire du Grand Site de France des gorges du Tarn, l’incendie survenu sur le secteur du Massegros et de Mostuéjouls a brûlé plus de 1.200 ha et mobilisé pas moins de 350 pompiers !
La situation est donc tendue et, dans ce domaine, les responsabilités majeures en matière de débroussaillement ou de contrôle des Obligations Légales de Débroussaillement (OLD), régies par le Code forestier, le Code général des collectivités locales, la récente loi MATRAS ou l’arrêté préfectoral dédié, incombent en majorité aux maires.
Les communes étaient jusqu’ici organisées en associations syndicales agrées dite ASA de Défense Forestière Contre l’Incendie (DFCI), mais depuis la fin des années 2010, souvent faute de subsides financiers permettant de mener des actions et des travaux, elles ont été mises en sommeil.
Aussi, conscients qu’un territoire qui joue la carte du tourisme et de l’accueil de nouvelles populations doit se donner les moyens de faire face aux risques naturels comme les incendies, qui nécessitent des moyens humains très importants pour armer les centres d’incendie et une ressource en eau abondante, dont le territoire ne dispose pas à ce jour.
Saisie par plusieurs élus du territoire en vue de relancer une dynamique en matière de DFCI, la Communauté de communes a organisé une réunion de travail le 24 février 2023 à Florac-Trois-Rivières, réunissant les élus de l’intercommunalité, des communes-membres et des partenaires, en vue de réfléchir au devenir de la DFCI sur le territoire, avec une volonté affichée et partagée de trouver des solutions en apportant rapidement des réponses concrètes.
Cette rencontre, présidée par Flore THEROND, 1ère Vice-Présidente, a été co-animée par nos soins. Elle a permis de mesurer l’impact très fort du changement climatique sur le territoire, l’ampleur des responsabilités qui incombent aux élus locaux et le besoin criant de conduire une réflexion à l’échelle intercommunale, tout en mobilisant les moyens nécessaires.
Il s’agit là d’un enjeu majeur pour les populations permanentes, les résidents secondaires ou encore les touristes. L’économie locale, déjà impactée durant l’été 2022, oblige à anticiper les difficultés croissantes à venir, comme le laissent notamment présager la rareté des précipitations enregistrées cet hiver et la sécheresse qui perdure et s’amplifie.
Seuls, les élus locaux se sentent désemparés face à l’ampleur de leurs obligations et aux besoins considérables en matière d’ingénierie et de moyens.
C’est pourquoi ils entendent poursuivre la mobilisation initiée à l’échelle intercommunale, à nos côtés, en devenant un territoire pilote et d’expérimentation dans l’accompagnement des maires, tout en respectant la souveraineté des communes-membres. A notamment été évoquée, à ce titre, l’idée de s’appuyer sur le caractère agro pastoral du territoire et sa longue expérience dans la conduite des troupeaux ovins ou la gestion des paysages méditerranéens, pour imaginer des pistes innovantes en matière d’entretien des espaces naturels.
Pour ce faire, le groupe de travail a sollicité l’accompagnement des services de l’État dans cette démarche, ainsi que la mobilisation de financements publics dédiés (DETR, Fonds vert…).