COLLECTIVITES FORESTIERES OCCITANIE Pyrénées Méditerranée

INCENDIES DE FORET : LES ELUS JOUENT LEUR ROLE, MAIS PAS A N’IMPORTE QUEL PRIX !

En matière d’incendies de forêt, comme en matière d’inondation, les élus jouent leur rôle. Les maires sont en effet responsables des questions de sécurité. Le procès des 2 maires de la Lamalou-les-Bains dans l’Hérault, qui s’est achevé fin mars, pour donner suite aux inondations meurtrières de 2014, remet ces éléments sur le devant de la scène, après leur condamnation. C’est le triste rappel du début de la réunion qui s’est tenu hier à Vauvert. Les élus des Communes forestières Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont retrouvés pour échanger sur cette question de l’incendie de forêt.

La sécurité : une règlementation coûteuse, souvent peu adaptée aux contextes locaux

En matière d’incendie de forêt, les maires ont des responsabilités qui leur sont confiées par le Code Général des Collectivités territoriales, par le Code forestier et le Code de la sécurité intérieure, notamment. Loin de fuir leurs responsabilités, les élus souhaitent reprendre la main sur l’ensemble des leviers à activer pour sécuriser les biens et les personnes. Ils soulignent cependant la nécessité de remettre à plat un certain nombre d’éléments.

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Réunion DFCI COFOR Occitanie/PACA à Vauvert : de gauche à droite, Cédric Clémente, Président des COFOR 30 et Francis Cros, Président de l’Union régionale des Collectivités forestières Occitanie aux côtés de leurs homologues de PACA pour défendre les intérêts des élus locaux face à des règlementations souvent difficiles à mettre en œuvre.

Par exemple, concernant les Obligations Légales de Débroussaillement, les élus indiquent des mesures nécessaires, mais complexes à faire appliquer.

Cette règlementation uniforme ne s’adapte pas toujours aux contextes très locaux. Dans les communes rurales, souvent très forestières, les faibles moyens financiers ne permettent pas toujours de respecter la réglementation. Les élus souhaitent une évolution règlementaire sur ce point. Ils aimeraient également trouver des facilités financières. Une adaptation plus poussée de la règlementation par rapport aux contextes territoriaux doit être recherchée. Ce qui est vrai au fond d’une vallée lozérienne ne correspond pas aux problématiques de la banlieue nîmoise par exemple !

Risque incendies feu de forêt : les élus locaux face à de nombreuses contradictions

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Travaux dans le cadre de la règlementation Obligations légales de débroussaillement (OLD).
Des travaux coûteux, qui vont parfois à l’encontre d’une autre règlementation, sur la biodiversité.

Autre sujet d’importance discuté, le chevauchement des règlementations. Les élus prônent le pragmatisme. En effet, certains dossiers de mises en sécurité vis-à-vis de l’incendie imposées par le code forestier, sont bloqués par le code de l’Environnement. Mais sans remettre en cause la protection de la biodiversité, il est parfois nécessaire d’effectuer des travaux qui peuvent l’altérer par endroit. Ceci est une nécessité pour protéger des zones plus larges et des espaces entiers de réserve de biodiversité. L’exemple du feu de Gonfaron dans le Var l’an dernier a été la démonstration parfaite. Une grande partie de la Réserve biologique a malheureusement brulée. En cause, l’impossibilité de mettre en œuvre des mesures de protection. Celles-ci étaient contestées au nom de la biodiversité : c’est l’histoire du chat qui se mord la queue.

Sans oublier que la pollution générée par un incendie va bien au-delà de l’impact des travaux de protection sur la biodiversité. La prise en compte de l’environnement doit s’envisager tout autant sous l’angle du carbone que celui de la biodiversité.

Enfin, les élus revendiquent le fait qu’ils sont les mieux placés pour décider sur leur territoire. Ils sont les seuls garants de l’intérêt général.

Un travail plus large va donc être engagé d’ici l’été. Son but? Définir des mesures précises, des propositions d’évolution de la loi et des actions concrètes à mettre en œuvre rapidement. Le changement climatique nous oblige à accélérer la démarche !